Une co-production avec le FITZ ! Zentrum für Figurentheater Stuttgart (théâtre de marionnettes de Stuttgart)

Une femme dans un pièce, qui s’apprête à s’exercer à son piano. Un homme dehors. Un homme solide comme un tronc d’arbre, violent, et pourtant vulnérable. L’idée qu’il puisse ne pas rendre sa femme heureuse de manière ininterrompue le tuerait. Une histoire, racontée des milliers de fois, cruelle et inquiétante: Barbe bleue.

L’homme à la barbe bleue, étrange et inquiétant, et pourtant séduisant, soumettait toutes ses femmes à la même épreuve: il leur était formellement interdit d’ouvrir la porte d’une chambre précise de son château. Si elles le faisaient quand même, c’en était fait de leur destin. Sa dernière femme, elle aussi, ouvrit la porte de la chambre interdite. Mais ce qu’elle découvrit derrière la conduisit à s’opposer aux règles du jeu de l’irrésistible. Une femme dans une pièce, sur ses genoux, un écheveau d’histoires secrètes, dérangeantes, impudiques, dont elle seule tient le fil …

Stuttgarter Zeitung: « Gyula Molnár et Annette Scheibler ont osé pour le FITZ ! Figurentheater Stuttgart une adaptation legère et séduisante de la thématique de Barbe bleue. Annette Scheibler mime une femme en proie à l’ennui, qui, pendant son heure de piano, démasque verbalement d’une manière à la fois insolente et frivole le mystère de Barbe bleue. L’époux, tout comme le professeur de piano, ne sont d’ailleurs ici que de simples fantômes dans le cabinet des horreurs personnel de cette femme sensuelle au regard de folle, cabinet dans lequel elle se vautre avec volupté. Avec un nombre réduit d’accessoires, elle court d’une digression à l’autre: les sorcières hirsutes dans la forêt ou bien encore le deuil que Déméter porte de sa fille Perséphone obéissent à une logique narrative semblable aux motifs d’un tapis oriental. On doit au jeu charmant de l’actrice que ce réglement de comptes féministe avec le sexe aux cheveux longs conserve jusqu’à la fin une auto-ironie nécessaire.
À La fin de cette heure de théâtre trop vite passée, le mythe de Barbe bleue est dépassé. Notre dame à son piano ne craint depuis longtemps plus rien du grand homme étrange et inquiétant. Il ne s’agissait que d‘„un conte pour femmes naïves et inexpérimentées“ à ce qu’il paraît. En fin de compte, Barbe bleue n’était , cet après-midi-là, qu’une alternative à l’achat d’une crème de jour, une courte étreinte avec un monstre. »

Stuttgarter Nachrichten: « Un curieux tissu de fantasmes autour du personnage de l’éventreur „Barbe bleue“: une jeune femme en costume saugrenu entre sur scène avec l’air innocent d’une jeune écolière élévée par les sœurs. Au lieu de s’exercer au piano, comme le veut son mari, elle nous raconte l’histoire du chevalier Barbe bleue, qui interdisait à ses femmes, de pénétrer dans une chambre bien précise de son château, et qui, comme elles ne pouvaient pas résister à la tentation, les assassinait cruellement.
Mais sur scène, bien entendu, rien ne se déroule comme dans le conte. Annette Scheibler s’adonne à un jeu virtuose de conteuse, mélange les débuts et les fins des histoires, nous déroute en ajoutant des éléments de comédie, d’histoires d’horreur ou policières. Tandis qu’elle s’identifie de plus en plus avec la dernière victime de Barbe bleue et commence à faire des suppositions sur celles qui l’ont „précédée“, une tête de marbre, déplacée à l’aide d‘une ficelle bleue, se met à se balader sur le piano, et des cadavres de poupées Barbie à pendre du plafond. Peu à peu, Barbe bleue, le mari et l’ancien professeur de piano, mort depuis longtemps, finissent par se confondre et par se métamorphoser en une image mystique de Lady-killer, et le conte revêt des allures d’histoire de fantômes, tandis que l’actrice se transforme en feu-follet théâtral. Outre sa mimique inimitable, Annette Scheibler nous en impose encore une fois par son incroyable présence sur scène, ses qualités de pantomime et l’immédiateté renversante de son rapport aux objets et aux accessoires.
En passant, elle pose la question décisive: Sur quelle réalité effrayante tomba la première femme de Barbe bleue dans la chambre interdite quand il n’y avait pas encore d’anciennes épouses mortes? »

Mitteldeutsche Zeitung: « Annette Scheibler ne se prononce pas pour telle ou telle lecture, mais tisse bien plutôt à partir d‘allusions de toutes sortes un méli-mélo relevant aussi bien du romantisme que de l’épouvante, une histoire obscure à la structure narrative éclatée, aussi appétissante qu’une pomme empoisonnée. Sa dernière pièce raconte de nouveau une histoire pleine de portes piégées, de tournants inattendus, de suppositions téméraires nous conduisant sur des chemins tortueux qui ne mènent nulle part. Avec „Barbe bleue“, Annette Scheibler réalise sa quatrième pièce en solo et nous donne une adaptation de première classe de ce conte. (…) C’est une magicienne qui séduit son public. »