de Francesca Bettini, Lelia Serra et Gyula Molnàr

Lui voulait faire une révolution. Elle voulait vivre un grand amour. Maintenant que le ciel s’est déchiré, ils cheminent, piétinant les débris de ce qu’il leur reste de leurs idéaux. Ils chemninent, pieds nus, se tenant par la main… et ils ont envie de rire. Les gens les regardenet, secouant la tête : « Ou vont ils, il n’y a rien par là ? » « Mais nous y allons quand même…marcher, c’est bon pour la santé. » La Provence : « Veillées »… un chemin vers l’image né d’une longue pratique du théâtre d’objets. Un lieu, quelques accessoires, deux corps avec leur voix et leurs mots… de la musique. Des souliers trop lourds, des chemins trop longs mais parcourus et des routes à suivre… une robe comme un ange… Un hommage au peintre russe Marc Chagall. Un spectacle magnifique, sobre et profond et « notre sensibilté à l’Europe de l’Est « se réveille… L’Express Neuchâtel: “Ils repètent tous deux, l’homme, la femme, ce que du fond des âges et du fond des pays les mots essayent de dire de l’homme et de la femme, mais les mots sont des épingles, et lui n’est pas Potemkine, et elle ne partage pas ses guerres. Alors ils usent peu de mots, ou ils changent de langue et tombent sur la musique, la musique de l’Est, d’ou viennent les charettes tirées par des ânes rouges qui emportent des fiancées aux jupons blancs dans l’aura de la lune… Dans un climat d’extrème maîtrise, dont toutes les valeurs sont finement ajustées en couleur, en lumière, en geste, en son, quelques matières, quelques objets… reste la tendresse, une infinie tendresse par des morceaux qui semblent ramassés au fond de soirées de souvenirs. « Veillées », bribes recollées par la mise en scène de Francesca Bettini, rejouées par Annette Scheibler et Gyula Molnàr, un des soirs aux images les plus intenses de cette Semaine.”