Histoire d’un mariage racontée avec couteau et fourchette !
- Avec Hartmut Liebsch, Sigrun Kilger
Un petit-déjeuner. Sur la table : café brûlant, oeufs frais et blanches serviettes, service et couverts, on ne peut plus classiques. La maîtresse et le maître de maison sont assis, face à face, à la table du petit-déjeuner, d’humeur grincheuse. Mais ce sont des marionnettistes et, en fait, la représentation a déjà commencé. Alors l’un pousse l’autre à raconter une histoire avec les ustensiles du petit-déjeuner. La serviette se transforme en petit roi despotique, les coquetiers deviennent ses bottes et le couteau et les petits pains, son cheval. Et ensuite ? Ensuite nous sommes en pleine aventure. L’un part en voyage, ou plus précisément, s’en va à la recherche de sa fiancée. Le roi de la cafetière, lui, doit surmonter de nombreux dangers avant d’enfin atteindre son but lointain: la princesse dans le cercueil de Blanche-neige. Le conte du petit-déjeuner a été joué depuis 25 ans dans plus de vingt-cinq pays, dans cinq langues différentes. Prix du public lors du festival “Synergura” à Erfurt.
Frankfurter Rundschau: «Pendant son voyage vers la dame de son cœur, il se prend dans les vagues de la nappe et son bateau en corbeille à pain chavire. C’est alors qu’un petit rien en tissu et en métal à peine plus grand que deux largeurs de main patauge, titube, se traîne sur la table, et l’on voit l’homme, son cinéma pour en imposer, ses aspirations, on découvre dans le tissu des traits bien connus.»
Theater der Zeit: «Prestement comme deux joueurs de cartes, Sigrun Kilger et Hartmut Liebsch inventent à l’aide des ustensiles du petit-déjeuner une merveilleuse petite histoire sous les yeux des spectateurs, qui donne lieu de temps à autre à un commentaire ironique. C’est alors qu’apparaît toute l’ambiguité effrontée, pleine d’humour et de sous-entendus de la pièce du Materialtheater.»
Thüringer Allgemeine: «Quarante-cinq minutes pendant lesquelles on a pu se frotter les yeux, stupéfait devant les idées minimalistes, hautement plastiques et même y trouver ensuite une larme d’émotion. Merci à Sigrun Kilger et Hartmut Liebsch. Où sinon vous servirait-on un conte avec des œufs, des serviettes, une cafetière et des couverts?Les créateurs de cette pièce sur un mariage pour «pauvres» le savaient bien eux aussi et ils nous ont concocté une pièce à double sens où l’on voit le cuisinier préposé aux œufs se faire assassiner jusqu’à ce que le jaune coule, où les personnages marchent sur des fourchettes en guise d’échasses et chevauchent des petits pains, dans laquelle ils aiment aussi un petit peu – naturellement, sous la cloche à fromage.»
Dernières Nouvelles d’Alsace DNA: “Le conte du petit déjeuner”, l’un des meilleurs moments du Festival Momix.
Coup de Coeur / www.theatre-enfants.com (par Loïc Besnard): “La table est mise. Couverts, serviettes et café attendent de connaître le sort commun à tous les couverts, serviettes et cafés du monde. Eh bien, ils attendront! Leurs propriétaires ont décidé ce matin de mobiliser tous ces acteurs de fortune dans une parade déroutante. C’est du théâtre d’objet qui fait écho, à travers le récit d’un roi en quête d’une princesse sachant lui faire un café selon son désir, à une scène de ménage entre un homme et sa femme un peu jalouse! Ils vont mettre en scène eux-mêmes un «Conte du Petit Déjeuner» qui mérite le déplacement. La table est mise donc. Survient un homme revêtu d’une robe de chambre laissant apparaître le plus «kitsch» des pyjamas. Il marmonne, pipe au bec et l’œil éteint, une chanson à peine audible. Notre homme est suivi de peu par sa femme, raide comme un «i», le visage dissimulé derrière des lunettes à double foyer, les cheveux noués dans une pimpante serviette verte. Ils n’ont pas dit un mot que la salle, hilare, leur est déjà acquise. Après cette entrée en matière insolite, le couple en crise s’assied enfin autour de la table dans un silence muré. L’épouse, bougonne, le prend à parti au sujet d’une femme qu’il aurait rencontré puis lui demande s’il a trouvé une idée pour le présent spectacle. Rappelé à l’ordre, il engage donc avec elle une partie de… marionnettes crées à l’aide d’ustensiles de cuisine, lesquels prendront naturellement le relais d’une conversation faite de non-dits, de silences…Cet affrontement par personnages interposés ne se fera pas sans heurts (j’en prend pour preuve la terrible exécution d’un cuisinier avec du vrai sang… enfin, avec du vrai jaune d’œuf!) et n’est pas sans rappeler leur situation réelle. Ainsi la femme voit d’un mauvais œil la requête d’un roi considèrant comme une chose très naturelle de courtiser une princesse à seule fin de la reléguer au rang de… domestique! Le pauvre homme n’est pas au bout de ses peines dans cette comédie pleine de sous-entendus, qui bouscule avec bonheur tous les clichés, tels la princesse conquise au premier regard ou la femme pipelette… On en redemande! Servie à point par deux comédiens – marionnettistes hors pair, cette tranche de vie jubilatoire prend forme à partir des accessoires qui composent un petit-déjeuner traditionnel. Un coquetier, un œuf et une serviette se transforment sous nos yeux en un cuisinier, un simple bout de pain emmanché d’un couteau donne naissance à un cheval vigoureux, capable d’emporter un roi cruel vers la princesse de ses rêves, c’est-à-dire une princesse capable de lui préparer un café digne de ce nom… Tout un programme donc. Grâce à une mise en scène des plus imaginatives, les créations les plus invraisemblables voient le jour (une cigogne, la garde royale…) Après ce spectacle, c’est certain, vous ne verrez plus votre petit déjeuner du même œil.
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